perte appétitPays de la gastronomie, la France n’est malheureusement pas épargnée par les problèmes liés à l’alimentation. Au-delà des polémiques habituelles, la nutrition constitue un enjeu majeur notamment auprès des personnes âgées. Pour celles-ci, la situation est d’autant plus difficile qu’elles doivent faire face à une baisse de leur pouvoir d’achat, des produits alimentaires pas forcément adaptés à leurs besoins et des pathologies liées à l’alimentation comme la dénutrition. Cette dernière est un mal qui conduit régulièrement les professionnels de santé à tirer la sonnette d’alarme.

La perte d’appétit : quelles causes ?

Les personnes âgées sont touchées par un phénomène récurrent : le manque d’appétit. Comment expliquer une telle situation ? Selon de nombreuses études, il existe certains facteurs inhérents à la santé et à l’environnement familial de la personne âgée.

Une des causes principales de la dénutrition est liée aux changements physiologiques naturels que la personne âgée subit avec l’âge. Par exemple, la masse musculaire diminue, la masse graisseuse devient plus importante …

Autre cause à ne pas négliger qui peut conduire à un état de dénutrition, la maladie. Qu’elle soit psychique ou physiologique, leurs conséquences peuvent être dévastatrices.

Pour le côté psychique, il y a la dépression qui peut être liée à l’absence de liens sociaux ou à la présence d’un environnement social très limité. La personne âgée peut avoir perdu son ou sa compagne ou ses proches lui rendent très peu visite. Cette situation peut la conduire à se renfermer sur elle-même et n’avoir plus aucune envie.

Pour le côté médical, certaines pathologies favorisent la perte d’appétit. Les maladies chroniques, les infections, le diabète, les problèmes dentaires … D’ailleurs, il ne faut pas oublier que la prise de médicaments peut avoir sa part de responsabilité. Rappelons que les personnes âgées consomment beaucoup (voire trop) de médicaments. Parmi eux, certains peuvent avoir des conséquences sur l’appétit dans la mesure où ils peuvent modifier le goût des aliments.

Quelles conséquences ?

La dénutrition peut entrainer de la fatigue mais aussi un affaiblissement de l’état physique de la personne. Elle peut même conduire à la l’anorexie.

Dans tous les cas, la personne âgée voit ses capacités physiques et psychiques se réduire : incapacité de se déplacer, risque de chutes accru, agilité réduite…

Cette situation peut l’entrainer dans une voie sans sortie : la dénutrition entraine une fatigue généralisée puis l’apparition de pathologies qui elles-mêmes ont des effets sur le système immunitaire de la personne. Cet état d’affaiblissement de la personne favorise du coup la perte d’appétit. Le cas échéant, cela peut entraîner un état de dépendance de la personne âgée.

En cas d’hospitalisation, il a été même prouvé que la dénutrition engendrait plus de complications suite à une opération et à une probabilité plus grande d’être touchée par des infections nosocomiales.

Quelles solutions pour contrer la dénutrition ?

Pour lutter efficacement contre la dénutrition, il faut d’abord faire un bilan : santé, psychologique et situation familiale. Grâce à celui-ci, il sera plus facile de mettre en place un programme nutritionnel adapté. Quoiqu’il en soit, l’important est de pouvoir mélanger efficacité nutritionnelle et plaisir de manger.

Ainsi, il faut penser à proposer des menus faciles à cuisiner (notamment pour les personnes âgées qui vivent seules), des produis faciles à mâcher et à digérer (pensez à réduire les aliments en petits morceaux) et assaisonnez les plats (sel, coriandre, ciboulette …).

Dans les cas extrêmes, il est possible d’envisager une alimentation par sonde. Pour cela, il faut commencer la prise en charge dans un établissement hospitalier avant de l’effectuer à domicile.

Par ailleurs, pour les personnes isolées, des aidants (auxiliaire de vie, aide à domicile, portage de repas …) peuvent venir en appui. Il suffit de contacter les CCAS de la commune où réside le senior, les associations, les réseaux gérontologiques … Ces services peuvent être financés par des aides proposées par les collectivités territoriales (commune, département et région).