La plupart des Français considèrent que la dépendance est un risque à couvrir, mais ils ne souhaitent pas puiser dans leur épargne personnelle en cas de perte d’autonomie et préfèrent s’en remettre à la solidarité collective, donc à l’Etat.

Lors des rencontres internationales de la Silver Economie (économie liée aux personnes aux cheveux argentés, c’est-à-dire du troisième âge), la secrétaire d’Etat aux personnes âgées, Laurence Rossignol, a déclaré que le projet de loi sur le vieillissement entrerait en vigueur au 1er janvier 2016. Une réforme qui vise à favoriser le maintien des personnes âgées dépendantes à leur domicile. La perte d’autonomie préoccupe les Français même s’ils sont nombreux à refuser de s’y préparer et d’en parler avec leurs proches.

La mise à contribution du patrimoine personnel, une idée qui passe mal

Le possible remboursement de l’aide financière versée à une personne pour au titre de sa dépendance en prélevant la somme sur son patrimoine lors de l’ouverture de sa succession n’est pas une idée nouvelle. Mais, sa mise en œuvre n’est pas d’actualité au vu de l’aversion qu’il suscite.

Une étude réalisée en 2015 par le Cercle de l’Epargne confirme les hostilités : 67 % des sondés pensent qu’il n’est pas normal que l’Etat récupère les aides engagées par la collectivité en cas de perte d’autonomie sur le patrimoine d’un défunt.

Le directeur du Cecop (Centre d’Etudes et de Connaissance sur l’Opinion Publique) précise que les personnes interrogées disposant d’un patrimoine élevé sont moins hostiles à cette idée que les détenteurs d’un patrimoine plus modeste, qui redoutent que leurs héritiers soient dépossédés de tout.

La prise en charge doit se faire par l’Etat

Presque 64 % des personnes interrogées en 2015 par l’étude du Cercle de l’Epargne jugent qu’il est probable qu’ils deviennent dépendants, dans l’incapacité de s’habiller et se nourrir seul, tandis que seulement 9 % des sondés estiment que ce risque est certain.

Toutefois, le sondage montre que la prise en charge de ce risque n’est pas considérée comme devant relever d’une pratique personnelle, mais plutôt du collectif. En effet, 42 % des sondés estiment que les régimes sociaux ou l’Etat doivent prendre en charge le coût de la perte d’autonomie. Seulement 27 % des personnes interrogées considèrent que cette prise en charge doit se faire via une assurance spécifiquement dédiée.