alzheimerAlors que le précédent gouvernement avait fait du suivi de la maladie d’Alzheimer une priorité au niveau européen, le constat en 2013 est que d’une part, le nombre de personnes atteint par la maladie d’alzheimer ou autres démences (MAAD) est en constante progression, et d’autre part, les dernières études démontrent que ces maladies sont encore mal surveillées et ainsi peu connues. Constat qui nous emmène à une problématique devenue prioritaire en terme de politique de santé publique que sont les conditions de soin et d’accompagnement dû à la dépendance des personnes atteintes.

En chiffre

Les résultats d’une récente étude de l’institut de veille sanitaire (InVS) met en exergue le poids considérable et en progression de la maladie d’Alzheimer et autres démences pour la société (1).
Cette étude rapporte ainsi que le nombre de personnes atteintes d’Alzheimer ou d’autres démences se situe sur les années analysées entre 750 000 et 1 000 000.  Les prévision seraient de 1,29 à 1,40 millions de personnes en 2030, progression ne cessant d’ailleurs de croître.

Sur les deux années analysées par l’InVS, le taux de patients serait plus élevé chez les femmes que chez les hommes notamment pour les plus de 65 ans représentant ainsi 68% des patients hospitalisés. Cette prédominance serait due pour une bonne part à leur longévité plus importante que celle des hommes. Quant aux hospitalisations, le nombre de séjours liés à une MAAD a augmenté de près de 8% soit 316 364 en 2007 et 341 058 en 2010 avec des taux de progression qui augmentent significativement avec l’âge.

Le taux de mortalité et le nombre de décès dus à la maladie ont progressé de près de 14% entre 2007 et 2010 et de 71,8% depuis 2000. Ces chiffres résultant d’une étude menée sur les années 2007 et 2010 démontrent ainsi le poids considérable des MAAD pour la société et encore certainement sous estimé au vu des limites de l’analyse chiffrée.
Une limite principale dû au fait que seules ont été comptabilisés les personnes ayant reçu une prise en charge médicale de leur pathologie, alors que l’InVS souligne qu’en France seuls 50% des patients avec une MAAD seraient repérées sur le système de santé.

Une surveillance et un plan d’action à mettre en oeuvre dès que possible

Un état des lieux et un flou dans les évaluations et projections qui démontrent qu’aucune surveillance de l’incidence et de la prévalence de ces pathologies n’est actuellement mis en oeuvre en France.
Surprenants aussi que sont les quelques chiffres liés aux dépenses engendrées par ces maladies qui restent encore modestes et justifiées actuellement par le fait que les causes de l’hospitalisation ne sont pas forcément liées à la MAAD mais peuvent tenir à d’autres pathologies.

L’impact financier se ferait ainsi ressentir davantage sur les situations de dépendance en progression constante avec des conséquences directes sur le volume de APA à domicile et en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. (EHPAD) 4 ème cause de décès pour l’année 2008 après les tumeurs selon le Cepidc, l’InVS tire ainsi l’alarme sur la maladie d’ Alzheimer et autres démences l’enjeu de santé publique pour tous les pays développés que constitue la maladie d’ Alzheimer et autres démences qui requiert un plan d’action rapide à court, moyen et long terme sur les modalités de surveillance, le suivi et l’accompagnement des personnes et causes médicales de décès.

(1)Les données portent sur deux années (2007 et 2010) et sont issues des bases des affections de longue durée (ALD) de l’assurance-maladie, des hospitalisations (séjours et patients) et des certificats de décès.