resto du coeur personnes ageesFondés en 1985 par Coluche, les Restos du coeur restent un témoin privilégié de la santé des foyers français et de leur évolution. Fait nouveau, les retraités franchissent toujours plus la porte de ces associations partout dans l’hexagone. Une réalité qui devrait encore s’accroître dans les années à venir.

Lors d’un entretien accordé au Parisien, Olivier Berthe, président des “Restos“ confie s’attendre à voir cette catégorie de la population devenir des habitués de l’association : « Ils n’ont plus l’âge pour un retour à une activité professionnelle, leur situation économique ne va pas s’améliorer. Si le minimum vieillesse n’est pas réévalué, les Restos du coeur vont voir cette catégorie de population s’inscrire dans le long terme ».

Au même titre que les jeunes sans emploi, les travailleurs immigrés ou encore les mères de familles seules avec enfants, les retraités bénéficient des dons de l’association, bien que certains d’entre eux s’avouent gênés de franchir le pas. Car s’ils viennent chercher de quoi remplir leur réfrigérateur, ces personnes âgées sont également à la recherche d’un contact humain chaleureux dont elles ne disposent pas toujours. L’isolement étant un mal très répandu chez nombre d’entre elles.

Ainsi, dans l’optique de venir pleinement en aide aux personnes qui entrent aux Restos du coeur, des dispositions particulières commencent à voir le jour pour accompagner les retraités. Premier à ouvrir le bal, le “Resto“ de Montreuil en Seine-Saint-Denis a adapté son emploi du temps en fonction de ses nouveaux demandeurs. Des plages horaires ont été aménagées pour faciliter leur accueil deux fois par semaine. Sur place, et en plus de la nourriture, viennent s’ajouter d’autres services comme un salon de coiffure, une cafétéria mais aussi une écoute personnalisée pour que ces instants soient des plus conviviaux.

Cette véritable volonté de la part des Restos du coeur de faire le maximum pour les retraités devrait irrémédiablement prendre de l’ampleur dans les années à venir. Ce qui n’empêche pas Olivier Berthe de lancer un appel aux hautes autorités : « Les pouvoirs publics, qui décident de la revalorisation des retraites, doivent faire un effort tout particulier pour les personnes les plus proches de la ligne de fracture ».